LES WAGONS TP
Les wagons TP ont été introduits en France par l’Armée américaine à partir de la mi-1918, et dans le courant 1919. Ils arrivaient des Etats-Unis par bateaux, en pièces détachées, les châssis étant assemblés en usine, et leur montage s’effectuant à Saint-Nazaire, et essentiellement à La Rochelle, par les troupes du Génie. Après l’Armistice, le montage fut transféré à Aytré et assuré par des ouvriers civils.
A partir de 1920, ces wagons ont été rachetés par le Ministère français des Travaux Publics, et revendus aux anciennes Compagnies, d’où leur appellation de “TP”. Les wagons utilisés par l’Armée américaine avant l’Armistice furent revendus en tant que wagons d’occasion. Les autres étaient neufs.
Un couvert TP deux portes en état d’origine, sous livrée USA.
Les marquages noirs correspondent à une minorité de wagons, notamment les productions initiales assemblées aux Etats Unis. Tous les wagons assemblés à La Rochelle avaient des marquages blancs
(Collection Rudo von COSEL).
Un couvert TP quatre portes converti en wagon de secours sous la SNCF
(Collection Jean-Marc STEINER).
En 1921, la répartition finale était la suivante : 1.702 wagons à la Cie de l’Est, 11.826 à la Cie du Nord, 7.598 au Réseau de l’Etat, 4.000 à la Cie du PO, 2.500 à la Cie du Midi, et 6.300 à la Cie PLM.
A ces chiffres s’ajoutent 1.700 wagons (plats et tombereaux à guérite fermée) commandés directement, en 1916, par le Réseau de l’Etat auprès de la Middletown Car Co. Ces wagons ne figurent pas dans le parc dit “TP ”, mais en sont très voisins. Par contre, l’antériorité de cette commande explique pourquoi les équipements des wagons TP (tampons, guérites, portes et volets des couverts, bords et ridelles des plats, écharpes des tombereaux…) étaient, de construction, aux normes Ouest / Etat. Le gabarit des couverts était identique au couvert type Etat 2, à deux essieux.
Les différentes variantes de wagons TP
Ont été fabriqués :
- 13.727 couverts à deux et quatre portes, dont 5.014 avec et 8713 sans guérite ;
- 1.449 couverts réfrigérants ou isothermes ;
- 8.923 tombereaux avec (3.555) ou sans (5.368) barre de faîtage ;
- 11.276 plats avec bords ;
- 4256 plats sans bords, avec supports de ranchers.
- Ces wagons ont une longueur identique de châssis de 36’ 23/4”.
Il faut également ajouter 1.749 wagons-citernes (alors dénommés wagons-réservoirs, ), d’un châssis de 31’ 6”, 552 wagons à ballast, 50 wagons basculants à bogies, 150 wagons basculants à 2 essieux, 240 wagons plats de 40 tonnes pour le transport de chars, 2 wagons spéciaux de 100 tonnes et 5 wagons-grues.
A l’origine, les couverts, qu’ils soient normaux ou réfrigérants ou isothermes, étaient dépourvus de marchepieds. Les Compagnies les en équipèrent pas la suite, chacune avec leur équipement propre.
Au fil des années, les wagons TP ont pu subir de nombreuses modifications (adaptation d’appareillages normalisés), et même des reconstructions intégrales des caisses (transformation de couverts en réfrigérants, de réfrigérants en plats, de plats à ranchers en plats à bords…). Les bogies, initialement équipés de ressorts hélicoïdaux, ont reçu, pour une partie, des ressorts à pincettes autorisant une vitesse plus importante.
Leur réforme fut massive à partir du début des années soixante, suite à l’apparition des wagons modernes à bogies, et seule une petite partie d’entre eux ont connu le marquage dit UIC. Les couverts, réfrigérants ou non, ne l’ont pas connu, exception faite de quelques unités transformées en wagons de secours.
Les wagons TP, à l’exception des wagons-citernes et des wagons à ballast possédaient tous le même châssis. Les bogies étaient tous de type “Arch-Bar”.
Un TP réfrigérant en décoration US d’origine, vraisemblablement photographié dans son usine d’origine aux Etats Unis, arborant le n° 00000.
Il ferait donc partie d’un lot amené tout monté sur le sol français. La caisse est ici blanche et le châssis est noir, mais il a existé des réfrigérants ou isothermes peints en gris
(Collection Rudo von COSEL).
Un TP isotherme aux couleurs de la STEF, immatriculé au PLM. Un isotherme se distingue d’un réfrigérant par l’absence de trappes de chargement de glace sur le toit.
Ce wagon et le précédent possèdent encore la caisse américaine d’origine, mais celui-ci est équipé de bogies à ressorts à pincettes
(Collection Jean-Marc STEINER).
Un TP réfrigérant reconstruit à partir d’un couvert deux portes,
aux couleurs de la STEF
(Collection Rudo von COSEL).
Un plat TP sans bords ni ranchers, immatriculé au PLM,
peu après le rachat du wagon par la Compagnie française :
les lettres “USA“ sont encore visibles
(Collection Rudo von COSEL).
Le plat TP à ranchers longs en marquage UIC n° 21 87 387 8 2067 Rkmmp 5 31
(Collection Rudo von COSEL)
Un plat TP à bords hauts versé au service VB (Voies et Bâtiments) de la SNCF
(Collection Jean-Marc STEINER).
Un plat TP à bords qui n’en est pas totalement un : il s’agit d’un wagon à caisse Etat de 1925.
Les ridelles fixes sont au nombre de cinq (deux à gauche de la ridelle rabattable, trois à droite),
au lieu de six sur un TP d’origine. Ce wagon correspond aux références WB-497 / 498 / 499 REE
(Collection Jean-Marc STEINER).